11
— Ça, par exemple, fait mon oncle Sagamore, on aura tout vu.
— On ferait bien de se dépêcher d’aller la chercher, dit Pop. Imaginez la pauvre fille en train de vadrouiller vêtue seulement d’un petit... euh...
Mon oncle Sagamore a l’air tout pensif :
— Oh ! j’ai idée qu’elle a rien à craindre, là-bas. Personne n’ira l’embêter, dans c’te ravine.
Pop s’apprête à se lever.
— Quand même, vaudrait mieux organiser une patrouille pour battre le coin. On ne peut pas décemment la laisser errer toute seule, morte de peur, avec seulement sur elle cette espèce de petit... euh... euh...
Il voit que mon oncle Sagamore le regarde et ne dit plus rien.
Le shérif vient à la rescousse :
— Naturellement, qu’on va organiser une patrouille.
Il commence à donner des ordres. A l’un des hommes que je ne connais pas, il dit :
— Harm, emmène les trois gangsters en ville et dis à l’entrepreneur des pompes funèbres de les mettre au frais en attendant l’enquête. Pearl, Otis et Booger resteront ici avec moi. Nous avons trois lanternes en tout. Doughbelly, tu vas prendre la camionnette avec la barque. Tâche de trouver Robert Stark, dis-lui de rassembler vingt hommes — pas plus, parce que si on colle trop de monde dans c’te ravine, on passera plus de temps à chercher les chercheurs qu’à la chercher elle. Dis-lui de réquisitionner la camionnette à Rutherbord, celle qu’est équipée pour le son et qui sert aux campagnes électorales. Si on fait assez de boucan, y s’peut qu’elle arrive à nous repérer à l’oreille. Et dites à tout le monde d’amener des lanternes à essence ou des torches électriques. C’est bon, en avant !
Le gros bonhomme fait oui de la tête et s’apprête à monter dans la camionnette :
— Ce sera peut-être pas facile de rassembler vingt hommes à une heure pareille !
— Dis-leur seulement c’qu’elle a sur elle, répond le shérif. Ils ne se feront pas prier.
Pop et mon oncle Sagamore se regardent encore un coup sans rien dire.
Le shérif fait un signe de la main :
— Ah oui ! Dis à Robert Stark de téléphoner à la ferme pénitentiaire pour demander les chiens. Qu’ils s’arrangent pour qu’on les ait d’ici demain midi, au cas où on l’aurait pas encore retrouvée.
La camionnette et l’ambulance repartent. Pop me fait signe de le suivre, et on monte vers la maison avec mon oncle Sagamore. On s’assied tous les trois sur les marches de la véranda.
— Où est le docteur Severance ? je demande. Et qu’est-ce qu’il voulait dire, le shérif, quand il parlait de trois gangsters morts ? Et où il est Sig Fride ? Et pourquoi qu’ils voulaient draguer le lac ?
Mon oncle Sagamore ne répond pas. Il reste là à faire frétiller ses doigts de pied, l’air de réfléchir. C’est Pop qui me raconte toute l’histoire.
Quand ils ont entendu tirer, ils sont allés là-bas et ils ont trouvé nos affaires qu’on avait laissées sur la souche d’arbre, alors ils se sont dit que les hommes nous avaient tués et qu’on devait être au fond du lac. Ils ont appelé le shérif, de chez M. Gimerson. Et quand les hommes au shérif sont arrivés, ils ont retrouvé le docteur Severance là-haut, tout au bout du lac. Il était mort. Et tout à côté de lui, y en avait encore deux autres qu’étaient morts, deux hommes avec des mitraillettes. C’étaient ceux qu’avaient cherché à nous tirer dessus. Ça me fait de la peine pour le docteur Severance, mais je me dis que les autres n’ont eu que ce qu’ils méritaient.
— Hé ! Pop, je lui fais, alors ils doivent être trois.
Et je lui parle de celui qu’on avait entendu pendant qu’on était cachés sous les fougères.
— Hum ! fait Pop, il a dû laisser ça là et partir sans demander son reste, à moins qu’il se soit perdu, lui aussi. En tout cas, il a pas dû la retrouver puisqu’on a plus entendu tirer.
— Alors, tu crois que les hommes au shérif vont la retrouver ? je lui demande. Je me fais du mauvais sang pour elle.
— Pour sûr, il me répond.
Mon oncle Sagamore a toujours l’air d’être en train de réfléchir. A la lumière de la lampe qui est dans la maison et qui éclaire un peu la fenêtre, je le vois qui fait passer sa chique sans arrêt d’une joue à l’autre. Il crache :
— Des chances, il dit. C’est même plus que probable.
— J’ai idée que oui, dit Pop, l’air pensif lui aussi.
Je vois les trois lanternes que portent le shérif et ses hommes s’éloigner vers la futaie, de l’autre côté du lac. Pop et mon oncle Sagamore restent un moment sans rien dire. Tout d’un coup, Pop fait :
— Nom d’un pétard !
— Chouette, non ? dit mon oncle Sagamore.
— Et comment ! je réponds.
Je croyais qu’ils parlaient dé Miss Harrington. Je leur explique comment qu’elle était, toute bronzée avec son maillot de bain en diamants qui scintillait au soleil. Alors ils se regardent.
Pop s’étrangle avec la fumée de son cigare.
— Chut ! il fait..
— Hé ! oui, sacré nom de nom ! dit mon oncle Sagamore. C’est ce qui s’appelle la situation rêvée, sur mesure. On voudrait en concocter une pareille qu’on y arriverait pas.
— Faite au tour, célèbre, nue comme ma main et perdue, dit Pop.
— Elle est pas nue, j’leur dis. Elle a son costume de bain sur elle.
— Mille tonnerres ! vas-tu fermer ton bec, Billy ! me dit Pop d’un ton sans réplique. Des minutes comme celles-ci, un homme n’en vit pas beaucoup dans son existence et y n’tient pas à c’qu’on vienne les lui gâcher avec du bruit.
— Non, mais... tu t’imagines un peu la chose ? dit mon oncle Sagamore.
— Ça vous fait passer comme qui dirait des petits frissons dans l’échine, hein ? dit Pop.
Ensuite il reprend, l’air un peu découragé :
— Mais comme tu dis, probab’qu’ils la retrouveront avant demain matin.
— Ben zut alors ! je fais. J’espère bien !
Ils ne font même pas mine de m’avoir entendu.
— On ne pourrait pas mettre grand-chose sur pied d’ici là, dit Pop.
— Non, répond mon oncle Sagamore ; faudrait qu’il ait des garanties à donner pour pouvoir traiter avec les uns ou les autres.
J’comprends pas un mot de ce qu’ils disent. Et tout d’un coup, je me rappelle que je ne sais toujours pas où est Sig Fride.
— Où est Sig Fride ? je demande à Pop.
— J’sais pas, il répond. Je croyais qu’il était par là quéqu’part.
— Y a longtemps que tu l’as vu ?
Pop réfléchit une minute :
— Maintenant que tu m’y fais penser, ça fait un moment. Peut-être qu’il a été te chercher ?
— Tu ne crois pas que ces gens lui auraient fait du mal, dis ? Il était avec nous sur la petite plage pendant qu’on nageait.
— Non, y a pas de raison. Te fais pas de mauvais sang, va. Les chiens, ça se perd pas comme ça. Ils retrouvent toujours leur chemin.
Je me lève.
— Je vais tout de même voir si je le retrouve pas.
— Ne t’éloigne pas, dit Pop. Je ne tiens pas à ce que tu te perdes encore un coup.
— Pas de danger, je lui réponds.
Je monte vers la grande roulotte tout en criant :
— Sig Fride !
Il fait drôlement noir et je vois pas grand-chose, mais je suis sûr que s’il m’entend il va se mettre à aboyer et il s’amènera tout de suite. Mais j’entends rien. Je descends du côté de l’arche à mon oncle Finley et puis je coupe à travers la montée pour aller du côté de la grande cour de façon à passer devant la grange et à l’appeler de ce côté-là. Pop et mon oncle Sagamore sont toujours assis sur les marches en train de discuter.
— Je l’ai pas trouvé, je leur dis.
— Oh ! t’en fais donc pas, fils, dit Pop. Un chien, ça se perd pas.
Moi, j’en suis pas tellement sûr.
— Mais c’est un chien de la ville, Pop !
Je m’apprête à traverser la cour, et tout d’un coup je l’entends aboyer. Ça a l’air de venir de derrière la grange, juste à l’entrée du bois.
— C’est lui, Pop ! je crie.
Et je me mets à courir de ce côté, mais voilà que mon oncle Sagamore et Pop bondissent tous les deux et Pop m’attrape par le bras :
— Une minute, Billy ! Reste là.
— Pourquoi ? C’est Sig Fride. Je reconnais sa façon d’aboyer.
— D’accord, répond mon oncle Sagamore. C’est lui, ça fait pas un pli, mais tu connais pas les chiens comme je les connais. C’que t’entends là, c’est l’aboiement d’un chien qu’a repéré une mouffette, aussi sûr que je te le dis.
— Exactement ce que je pensais, dit Pop. (Il me tient toujours par le bras.) Je l’ai pas plutôt entendu aboyer que j’me suis dit : sûr et certain qu’y a du putois dans le coin.
— Possible, je lui réponds, mais si on le laisse là-bas avec la mouffette, il va empester à ne plus pouvoir l’approcher.
— Laisse donc Sagamore s’en occuper. Il connaît ça. Assieds-toi seulement et prends patience.
— Mais Pop...
— T’occupe pas, je te dis. Reste là et tiens-toi tranquille. J’veux pas que t’ailles te faire asperger par cette cochonnerie de mouffette. Tu te rends compte, tu serais obligé d’aller vivre dans la grange !
Mon oncle Sagamore part à toute vitesse en direction de la grange. Pop et moi, on s’assoit sur les marches. On entend toujours aboyer Sig Fride, et il a plus l’air d’être tellement loin maintenant.
Il se passe rien pendant un moment. Tout d’un coup, on dirait qu’il aboie plus de la même façon, et, un peu après, il pousse une beuglée et après ça on l’entend plus.
Mon oncle Sagamore crie quelque chose.
Pop s’avance près du puits et lui répond :
— Quoi ? Qu’est-ce que tu dis ?
— Rappelle le chien, hurle mon oncle Sagamore. Et gardez-le avec vous !
— Sig Fride ! je me mets à crier. Sig Fride ! Sig Fride !
Tout de suite après, je le vois qui cavale vers nous. Il saute dans mes bras et il commence à me lécher la figure.
— Il sent pas la mouffette, Pop, je dis. Tiens, sens-le, il a l’odeur qu’il a toujours.
— Tu vois bien ! Sagamore sait y faire. Quand même, tu ferais bien de plus le lâcher. Ne le laisse surtout pas retourner là-bas.
On se rassoit et moi, je tiens ferme Sig Fride par son collier. Il a l’air content comme tout. Il se passe un bon moment sans qu’on entende plus rien ; mon oncle Sagamore a l’air de mettre un temps fou à revenir.
— T’as idée que c’est le putois qui lui donne du tintouin ? je demande.
— Un malheureux petit putois de rien du tout, donner du tintouin à ton oncle Sagamore ? Jamais de la vie. Il est de taille à se colleter avec n’importe quel putois qui lui cherchera des histoires. Tu vas voir, il va être là tout de suite.
Il se passe encore un bout de temps et je recommence à me tracasser au sujet de Miss Harrington. Elle doit avoir drôlement la frousse, là-bas toute seule.
— Tu crois qu’on ferait pas mieux d’aller les aider à la chercher ? je demande à Pop.
Il secoue la tête :
— Ça servirait pas à grand-chose. Et j’ai pas envie que tu te perdes encore un coup.
A ce moment, je vois mon oncle Sagamore déboucher du coin de la maison. Il s’assoit sur les marches dans le noir, et croque une bonne chique de sa carotte de tabac :
— Nom d’un poulet péteux ! c’était bien ce qu’on croyait.
— Hé ! oui, fait Pop, rien qu’à la façon d’aboyer, ça se devine, si on s’y connaît en chiens »Il ne t’a pas donné de fil à retordre ?
— Hum ! Pas des masses. Les putois, c’est un peu comme les mules et les femmes. Faut savoir raisonner avec. Donner des ordres à un putois, autant cracher dans l’eau, mais si on se donne la peine de lui expliquer la chose, il finit par venir à composition.
— Tu crois qu’on peut lâcher le chien ? demande Pop.
— Pour sûr, il ne le retrouvera plus, maintenant. Lâche-le.
Je lâche Sig Fride. Il se met à cavaler dans la cour, mais il ne va pas loin.
Mon oncle Sagamore expédie une giclée de jus de chique. On ne peut pas la voir, mais on l’entend atterrir avec un « ploc » dans la poussière.
— Dis donc, Sam, il fait, ça me turlupine de savoir la petite là-bas toute seule.
— Ben, moi aussi, dit Pop. Je voulais pas le montrer...
— Oh ! elle court aucun danger, note bien. Y a rien qui puisse lui faire du mal dans ce coin-là. Mais elle va avoir la frousse, toute seule comme ça. Et puis, les moustiques vont se régaler, habillée comme elle est. T’as idée que le sherf y mène cette affaire-là comme il faut, toi ? Convoquer seulement vingt hommes pour une battue pareille ?
— C’est ce que je me disais, justement, répond Pop. M’est avis que le sherf, y s’rend pas bien compte de la situation...
— Moi, à sa place, coupe mon oncle Sagamore, j’offrirais une récompense.
— Ben, comment donc ! reprend Pop. Et je m’arrangerais pour que ça se sache.
— Ben voyons, je distribuerais quéq’prospectus et peut-être même que je mettrais les journaux dans le coup. Je leur donnerais son signalement. Je leur dirais ce qu’elle portait la dernière fois qu’on l’a vue, de façon que les gens sachent bien après quoi ils cherchent. Pour ce qui est de la décrire, j’ai idée qu’on serait pas embarrassés, hein ? Putain de moine !... j’veux dire... non bien sûr. On l’a assez vue dans le coin. Tu sais quoi, Sam ? Cette petite est une bonne amie à nous ; Billy ne voit plus que par elle et c’t’espèce de sherf d’occasion s’en va merdouiller dans la brousse, là-bas, avec une minable équipe qui serait pas capable de retrouver une souris morte dans un bol de petit lait. Et pendant ce temps-là, c’te pauvre fille, elle se tourne les sangs et sert de réfectoire aux moustiques. Eh ben ! non, moi j’suis pas d’accord !
— Alors qu’est-ce qu’on devrait faire, selon toi ?
— Note bien, reprend mon oncle Sagamore, que je serais le dernier à vouloir entraver la marche de la Justice. Mais j’estime qu’il est de notre devoir de citoyens de mettre les gens au courant de ce qui se passe ici, de façon à rassembler le plus de monde possible pour aider aux recherches. Si les gens savaient ce qui se passe, ils seraient pas long à rappliquer, surtout si on leur disait qu’il y a une récompense.
— Hum ! fait Pop. Dans les deux cents dollars, par exemple ?
— Cinq cents, ça fait mieux, décide mon oncle Sagamore.
— C’est chouette, ça, je leur dis. Tout le monde va vouloir nous aider. Qui est-ce qui va la payer, la récompense ?
— Bah ! y a pas à se tracasser pour ça maintenant, dit mon oncle Sagamore. L’important, c’est de retrouver la petite. Pour les détails, on verra plus tard.
— Eh ben ! qu’est-ce qu’on attend ? dit Pop en sautant sur ses pieds. On a une presse, là dans la remorque, non ? Et du papier à ne plus savoir qu’en faire. Viens, Billy. On va s’y mettre.
— D’accord, je dis.
On se munit d’une lanterne et on monte dans la remorque. Pop ferme la porte et s’assied au petit bureau avec une feuille de papier et un crayon :
— On a pas de temps à perdre. Tu vas composer au fur et à mesure que je te passerai ce que j’ai écrit.
Il ouvre le petit dictionnaire et commence à chercher les mots. Jamais il se rappelle l’orthographe. Il fait chaud, dans la remorque, mais on a tellement à faire qu’on ne s’en aperçoit pas.
Pop m’explique comment il veut le titre et moi je le compose en grosses majuscules, après quoi il me passe le reste, le signalement, le chemin à prendre pour trouver la ferme, etc.
On travaillait là depuis un moment quand voilà que j’entends comme des sabots de cheval dehors. On regarde ce que c’est. Sagamore a sellé un de ses mulets, puis il l’a monté et il tient sous son bras quelque chose qui a tout l’air d’un paquet de vêtements.
— Ça marche, Sam ? il demande.
— Au poil, répond Pop. Dans cinq minutes, on va pouvoir commencer à imprimer. Tu vas là-bas dans la ravine ?
— Tout juste. Autant aller donner un coup de main aux gars, puisque je peux rien faire ici.
— Qu’est-ce que t’as là sous le bras ? je demande à mon oncle Sagamore.
— Oh ! j’suis monté là-haut jusqu’à la remorque et j’ai trouvé une robe et des affaires à Miss Harrington. Quand on la retrouvera, il vaut mieux qu’elle ait quelque chose à se mettre.
J’avais pas pensé à ça. C’est une bonne idée.
On referme la porte et on se remet au travail.
Pop mâchonne son crayon :
— Hum ! « Âgée de vingt-deux ans... » il marmonne. Non. Vaut mieux mettre dix-neuf. Ça attirera les amateurs un peu plus sportifs. Voyons voir sur quel... heu... sur quel sein il est, ce liseron ?
— Celui qu’est le plus de côté, je réponds, en cherchant mes caractères. Juste au milieu, tout rose, y a un petit...
— Nom d’un pétard ! Billy... (Il essuie la sueur sur son visage.) Laissons ça.
Il soupire et continue à marmonner tout seul :
— Rosier grimpant ; dorée de la tête aux pieds par le soleil... Les hanches... cré bon Dieu ! si je m’arrête pas de lire en écrivant, j’serai pas long à aller là-bas moi aussi pour la chercher.
Au bout d’un petit moment, il finit d’écrire son papier comme il le voulait et moi je finis de le composer. Une fois que je l’ai encré, je passe une feuille dans la presse pour voir ce que ça donne.
Pop la regarde :
— Eh ben ; ça devrait les faire rappliquer en vitesse. Faudra que j’en garde une pour la montrer à Sagamore. C’est du travail d’artiste ou alors je ne m’y connais pas.
A mon tour, je la lis, et je dois dire que ça me paraît fameux.
RÉCOMPENSE
JEUNE NUDISTE PERDUE DANS LES MARAIS !
RÉCOMPENSE ! $ 500. RÉCOMPENSE !
MISS CAROLINE TCHOU-TCHOU.
REINE DU STRIP-TEASE PERDUE
Cinq cents dollars de récompense à qui ramènera saine et sauve Miss Caroline Tchou-Tchou reine du strip-tease, du ballet de bulles et de la danse du ventre, qui s’est égarée dans la brousse, aux creux d’un torrent desséché proche de la ferme Noonan, à huit kilomètres au sud de la ville de Jerome, comté de Blossom.
Miss Caroline a disparu depuis dix-sept heures, mardi soir, lorsqu’elle a été surprise et attaquée par des gangsters qui ont tiré sur elle plusieurs coups de feu alors qu’elle nageait dans le lac proche, vêtue seulement d’un cache-sexe. On sait qu’elle a pu s’échapper dans le sous-bois, mais du fait qu’elle n’a pas de vêtements sur elle, sa situation ne devrait pas tarder à devenir pénible.
Signalement : buste 36 1/2
taille 24 hanches 36
Gagnante de trois concours de beauté, vedette de ballets aquatiques à seize ans, ex-mannequin, reine du festival aquatique en 1955, ravissante, adorable brune aux yeux bleu azur et aux cheveux noir corbeau. Dix-neuf ans. Beauté satinée tout entière délicatement dorée par le soleil. Reconnaissable à un tatouage en forme de liseron qui s’enroule autour de son sein droit avec une petite rose en son milieu.
PRIÈRE DE NOUS AIDER A RETROUVER CETTE JEUNE FILLE !